« Que je voie ton visage »

40 jours pour dépasser nos fausses images de Dieu

Méditons en ce premier jour de retraite avec un passage du livre de la Sagesse. Un extrait qui nous interroge sur celles et ceux qui ne voient pas la présence de Dieu dans les beautés du monde.

En ce jour nous allons prier avec un psaume. Les psaumes sont la base de la prière liturgique juive mais aussi chrétienne. Ce psaume 138 est aussi utilisé pour la fête de saint Jean-Baptiste pour bien signifier la particularité de cet homme qui fait la charnière entre l’ancien et le nouveau testament, entre une ancienne et nouvelle manière d’accueillir la Révélation.

Au début de ce temps de prière, je me place avec confiance sous le regard aimant de Dieu. Je le laisse me contempler. Il me regarde comme son fils bien aimé, sa fille bien aimée. J’accueille son regard. Que cette méditation me donne de grandir en confiance avec lui et avec moi-même.

Au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit. Amen.

Psaume 138 (139) : Tu me scrutes et tu sais

Je prends le temps d’écouter ou lire lentement et à voix haute ce passage pour mieux le goûter.

Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais ! +
Tu sais quand je m’assois, quand je me lève ;
de très loin, tu pénètres mes pensées.

Que je marche ou me repose, tu le vois,
tous mes chemins te sont familiers.
Avant qu’un mot ne parvienne à mes lèvres,
déjà, Seigneur, tu le sais.

Tu me devances et me poursuis,
tu m’enserres, tu as mis la main sur moi.
Savoir prodigieux qui me dépasse,
hauteur que je ne puis atteindre !

Où donc aller, loin de ton souffle ?
où m’enfuir, loin de ta face ?
Je gravis les cieux : tu es là ;
je descends chez les morts : te voici.

Je prends les ailes de l’aurore
et me pose au-delà des mers :
même là, ta main me conduit,
ta main droite me saisit.

 

J’avais dit : « Les ténèbres m’écrasent ! »
mais la nuit devient lumière autour de moi.
Même la ténèbre pour toi n’est pas ténèbre,
et la nuit comme le jour est lumière !

C’est toi qui as créé mes reins,
qui m’as tissé dans le sein de ma mère.
Je reconnais devant toi le prodige,
l’être étonnant que je suis : *
étonnantes sont tes œuvres toute mon âme le sait.

Mes os n’étaient pas cachés pour toi *
quand j’étais façonné dans le secret,
modelé aux entrailles de la terre.

J’étais encore inachevé, tu me voyais ; *
sur ton livre, tous mes jours étaient inscrits,
recensés avant qu’un seul ne soit !

Que tes pensées sont pour moi difficiles,
Dieu, que leur somme est imposante !
Je les compte : plus nombreuses que le sable !
Je m’éveille : je suis encore avec toi.

Textes liturgiques © AELF, Paris

Pistes de méditations

  1. Ce psaume est comme une rencontre, une discussion entre deux personnes : le psalmiste et Dieu. Moi et Toi. Un instant j’imagine cet homme qui a fait une expérience forte de Dieu, découvert une présence à ses côtés à chaque instant de son existence. Du lever au coucher du soleil.
  2. Cet homme a pu essayer dans sa vie, de fuir cette présence divine, d’aller au-delà des mers, au séjour des morts, sur les hauteurs. Là encore je le contemple courir, essayer à tout prix de réchapper au regard de Dieu, recherchant les lieux les plus reculés de son être et pourtant y retrouver la présence discrète et aimante de Dieu.
  3. Au milieu de cette nuit, une lumière se déploie. Au cœur de cette impression que ma vie est toute tracée, Jésus m’invite à inventer un chemin nouveau. Il m’offre un cœur nouveau, un esprit nouveau. Si Dieu est toujours à mes côtés c’est parce qu’il s’émerveille avec moi et de moi : « Je reconnais devant toi le prodige, l’être étonnant que je suis. » Je médite cela.

 

Invitation à une prière personnelle

Je prends le temps de réécouter ou relire ce psaume en laissant un verset me rejoindre particulièrement. Dieu me parle aujourd’hui avec ce passage pour inventer avec moi, dans la confiance, la vie qui se déploie devant moi. Je lui parle comme un ami parle à un ami.

Prière finale

Je peux terminer avec une prière de l’Église, comme un Notre Père.

Ne pas oublier d’écrire le fruit de ce temps sur un carnet ou un fichier.