« Que je voie ton visage »

40 jours pour dépasser nos fausses images de Dieu

Description de l’œuvre

Quand ils ont investi le couvent saint Marc à Florence en 1436, les Dominicains en ont fait un bâtiment moderne sous la houlette de l’architecte Michelozzo, (1396 – 1472) conforme à l’esthétique de la Renaissance, avec le soutien financier de Côme de Médicis (1389-1464).

Le but était d’en faire un modèle tant architectural que de la vie conventuelle. Ainsi Fra Angelico et ses disciples décorèrent de fresques de nombreux espaces du couvent, chacune ayant une fonction précise.

La fresque du Christ en croix adoré par saint Dominique est disposée devant la porte d’entrée du couvent pour accueillir le visiteur et servir d’introduction au principe inspirateur de l’ordre dominicain : l’amour pour le crucifié, conçu en tant que source de connaissance, de foi et de charité pour son prochain.

La figure de Jésus, les bras grands ouverts sur la croix, accueille chacun, donnant sa vie dans son amour infini.

Fra Angelico a créé une composition dépouillée, synthétique à laquelle l’arrière-plan bleu uni confère un effet d’abstraction métaphysique, évoquant la présence divine.

Jésus est idéalisé, son beau corps diaphane est exempt du moindre signe de souffrance.

Cependant la croix est maculée de sang peint à l’hématite (oxyde de fer) soulignant la réalité concrète de la croix de la souffrance humaine de Jésus qui donne sa vie.

Par contraste, Saint Dominique est représenté avec des traits naturalistes accentués, mains qui caressent la croix, visage très expressif contracté par la douleur et l’émotion, yeux baignés de larmes.

 

 

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La croix elle-même est immense, surplombe tout l’univers sur ce fond bleu comme d’un autre monde, d’un monde surnaturel.

Le dialogue silencieux entre Jésus et Dominique se ressent grâce à la justesse du traitement des regards. Regard levé de Dominique douloureux plein d’aimante compassion ; yeux baissés de Jésus plein de miséricorde pour l’humanité, esquisse-t-il un sourire ?

Méditation

  • Au pied de la croix, avec mes propres mots, je remercie Dieu pour son amour sans limite. Dans ma vie de tous les jours, puis-je discerner les marques de cet amour pour moi, pour chacun de nous ? Je cite un exemple récent où j’ai vu, entendu, la réalisation de cet amour. Comment et à qui pourrais-je en témoigner ?

  • Face à l’immense amour de Jésus manifesté à la Croix, saint Dominique semble pleurer des larmes de joie. Joie, bonheur d’être tellement aimé de Dieu. Quelle serait ma manière d’exprimer cette joie d’être ainsi aimé ? La croix rappelle aussi tous les refus d’amour engendrés par mes péchés. Humblement je demande pardon.

  • Je confie au Seigneur telle ou telle personne qui aurait besoin de ressentir cet amour de Jésus, amour plus grand que tout, qui dépasse la discorde, la souffrance, la mort. Si un ami était dans une telle situation, que pourrais-je lui dire ? Comment lui exprimer que Jésus s’est donné pour lui, qu’il l’aimera toujours ?