Nous voici au 5ème jour de la retraite. Le pape François, dans Laudato Si’, nous appelle, dans notre quotidien, à une conversion motivée non par la mauvaise conscience, mais par un élan d’amour.

Seigneur, je me présente aujourd’hui, humblement, devant Toi, Te demandant la grâce d’avoir le courage d’adopter désormais un mode de vie respectueux de l’environnement

Paul Baloche chante «cet Amour qui peut libérer…». J’écoute bien ces mots : «ce Dieu qui créa tout l’Univers… nous appelle par notre nom…» Dieu aujourd’hui veut faire appel à moi. Il m’appelle par mon nom. A quelles nouvelles convictions, attitudes, et formes de vie suis‐je appelé(e) ?

La lecture de ce jour est tirée de l’évangile de Luc, au chapitre 19 (Lc 19, 1‐10) :

Entré dans la ville de Jéricho, Jésus la traversait. Or, il y avait un homme du nom de Zachée ; il était le chef des collecteurs d’impôts, et c’était quelqu’un de riche. Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait pas à cause de la foule, car il était de petite taille. Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui allait passer par là. Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et lui dit : « Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. » Vite, il descendit et reçut Jésus avec joie. Voyant cela, tous récriminaient : « Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur». Zachée, debout, s’adressa au Seigneur : « Voici, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. » Alors Jésus dit à son sujet : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham. En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »
© AELF

Pour Zachée, la réconciliation passe par une rencontre en profondeur et en vérité avec le Christ. Je repasse, un instant, dans ma tête comme le film de cette journée extraordinaire qu’a dû vivre Zachée.

”Zachée se hâta de descendre, et le reçut avec joie.”
Zachée abandonne son point de vue pour recevoir Jésus.
Quel parallèle puis‐je faire avec mes habitudes de vie, et cette nature que Dieu m´offre?

“Le salut est entré aujourd’hui dans cette maison, parce que celui‐ci est aussi un fils d’Abraham. Car le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.”
Face à une crise que beaucoup disent catastrophique, puis‐je rester confiant en la Providence, et prendre ma part de travail à faire ? Je relis maintenant ce passage de l’évangile, en imaginant Zachée qui, désireux de voir Jésus, le regarde d´abord de haut, puis à hauteur d´homme, avant de recevoir Jésus qui s´invite. Et si mon regard à la Création devait suivre aussi le même mouvement, suis‐je partant?

A la façon de Zachée recevant chez lui le Seigneur, j’amorce un dialogue :
« Père, pardonne‐moi mes offenses envers ta Création comme je pardonne à ceux qui l´offensent.»

Pour terminer, je peux encore prier avec le pape François :
« Esprit‐Saint, qui par ta lumière orientes ce monde vers l’amour du Père et accompagnes le gémissement de la Création, tu vis aussi dans nos cœurs pour nous inciter au bien. Loué sois‐tu. » Amen.

Après ce temps de réconciliation avec Dieu, avec la Création et avec les autres personnes, je vais faire aujourd’hui un tout petit geste : je vais aller m’acheter un fruit « bio » et « équitable », même si je trouve d’habitude que c’est un peu plus cher, et je vais le déguster …d’abord avec la vue, puis le toucher, puis l’odorat et le goût (et pourquoi pas l’ouïe, si c’est un fruit bien croquant ?).

Je vais savourer cette journée.