Nous sommes déjà à l’avant‐dernier jour de la retraite. Nous savons combien il y a de résistance dans la société (et en nous), face à une conversion écologique permettant de retrouver l’alliance avec Dieu, le prochain et la nature, et d’offrir une vie juste et en paix aux générations actuelles et futures.

Aujourd’hui, Seigneur, donne‐moi la grâce, non seulement de comprendre intellectuellement, mais de ressentir au fond de moi, cette relation qui existe entre la justice environnementale et la paix.

La communauté de Taizé chante : « Dans nos obscurités, allume le feu qui ne s’éteint jamais ».

Je demande au Seigneur d’éclairer ma route. La lecture de ce jour est tirée de l’évangile de Matthieu, au chapitre 5 (Mt 5, 1‐12) :

Voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait : « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés. Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux êtes‐vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez‐vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! C’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés. »
© AELF

On peut reconnaître dans ce texte le propre style de vie de Jésus …et aussi y trouver l’incarnation d’une écologie qui intègre les relations à Dieu, au prochain (et soi‐même), et à la terre.

Je laisse retentir le mot « heureux », que Jésus associe à des vies engagées dans un autre regard sur le monde et les personnes, dans des actions pour plus de justice et de paix. Comment est‐ce que je perçois ce lien entre bonheur, justice dans les relations humaines et sauvegarde de la création …et comment est‐ce que je le vis?

Les Béatitudes parlent aussi de « persécutions », pouvant venir de la résistance à ces relations renouvelées aux autres et à la terre. Suis‐je prêt à entrer avec d’autres, malgré les difficultés possibles, dans cette écologie réconciliant l’homme et la nature, se souciant intégralement des pauvres, de la justice et de la terre?
Je relis ce passage de l’évangile en m´efforçant de chercher à simplifier ma vie, à me soucier de la justice, sans crainte de l´avenir ou du monde, mais avec confiance en Dieu. Comme un ami parle à un ami, je partage avec le Seigneur mes doutes, mes découragements et mes lassitudes face à ses appels. Je lui laisse mes peurs et accepte son aide pour cheminer vers Lui.

A la fin de ma prière, je peux entendre résonner en moi les mots du pape François:
« Ô Dieu des pauvres, aide‐nous à secourir les abandonnés et les oubliés de cette terre qui valent tant à tes yeux. » « Soutiens‐nous, nous t’en prions, dans notre lutte pour la justice, l’amour et la paix. » Amen.

Repartant dans ma vie quotidienne, est‐ce que je vis la mode et l´industrie du vêtement comme une source de plaisir et de beauté, ou d´un gaspillage hors de proportion et d’une tyrannie sociale ? Puis‐je changer mes habitudes d´achat vestimentaire, recycler les vêtements, en donner ou en recevoir, acheter en occasion ou équitablement, pour être plus respectueux de la Création et de la justice sociale?